Marguerite & Alfred

Marguerite & Alfred Interviews

200 ans après leur rencontre, Alfred d’Orsay et Marguerite Blessington se prêtent à l’interview amoureuse de D’ORSAY à l’occasion de la Saint-Valentin….

Racontez-nous votre première rencontre ?

Marguerite : Je tenais un salon littéraire à Saint-James Square à Londres, j’aimais y associer des gens de tous bords - que d’autres n’auraient jamais oser faire cohabiter - je trouvais ces petits chocs des cultures très amusants. Les femmes venaient très peu, je n’ai pas toujours été tendre avec leur pruderie dans mes écrits…

Alfred : Je voyageais avec mon cousin, nous faisions le tour de l’Europe, je crois que ma famille espérait que j’y rencontre une très jeune femme à épouser... mais épouser n’est pas toujours aimer... On m’avait conseillé ce salon, m’expliquant qu’il était différent. Ce fut un choc à bien des égards.

Que t’es-tu dit en le/la voyant ?

M.B : Je l’ai trouvé immense et magnifique, et je l’ai surtout trouvé terriblement français, toute irlandaise que j’étais. Tous les hommes sont devenus minuscules à la seconde où il est entré... et j’ai eu le sentiment que le volume sonore avait aussi singulièrement rétréci ! En deux mots : j’ai chaviré. Je ne savais pas alors que ce serait pour trente ans.

A.O : J’ai pensé qu’elle était la féminité et l’intelligence incarnée. Je n’ai jamais changé d’avis, même en apprenant qu’elle était mariée, ni qu’elle avait 12 ans de plus que moi. Et je l’ai trouvé plus belle au fil du temps. Les gens qu’on aime vraiment vieillissent peu.

Qu’est-ce qui vous fascine chez lui/elle ?

M.B : Je suis émerveillée par sa capacité à se renouveler, à débusquer le beau et si il le faut à le créer. Alfred apporte de la magie, rend le quotidien différent, il peut transformer une ruine en un palais en quelques heures. Si un sujet le passionne, il en devient expert. J’ai parfois du mal à le suivre et c’est assez passionnant.

A.O : C’est son indépendance qui me fascine. Marguerite vit tout librement, elle a su s’affranchir de sa beauté, alors qu’elle aurait pu s’y complaire. Elle a choisi d’écrire, de confronter sa pensée, elle n’a peur de rien et se fout du regard des autres. Les gens heureux rendent souvent jaloux. Marguerite est au-dessus de cela.

Qu’elle est la plus jolie déclaration qu’il/elle vous ait faite ?

M.B : Connaissez-vous beaucoup de gens qui ont créé pour la personne qu’ils aiment un parfum ? Alfred a mis l’amour en bouteille pour moi. Littéralement. Vous connaissez sa création sous le nom À cœur perdu. L.B. (Lady Blessington).

A.O : Marguerite a dit un jour « Je n'ai jamais regretté un seul instant la ligne de conduite indépendante que j'ai adoptée »... Notre histoire a fait parler, Marguerite aurait pu renoncer, elle ne l’a jamais fait. Aucune histoire qui en vaille la peine n’existe par magie, elle ne tient qu’à la pugnacité de ceux qui se choisissent.